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Méthanisation Solagro table sur 10 000 méthaniseurs d’ici à 2050

L’entreprise associative présentera demain et jeudi 1er juin au salon ExpoBiogaz à Bordeaux son étude prospective qui prévoit 10 000 méthaniseurs en France à l’horizon de 2050.

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Qui dit mieux ? Après 1 000 méthaniseurs d’ici à 2020 pour Stéphane Le Foll, 1 500 de ces mêmes unités pour Ségolène Royal, Solagro table sur 10 000 installations à l’horizon de 2050. Sur une initiative de l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), et s’appuyant sur son scénario Afterres 2050, le spécialiste des études et de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage dans les domaines énergétiques et agricoles présentera demain et jeudi 1er juin au salon ExpoBiogaz à Bordeaux sa « vision prospective sur la place de la méthanisation agricole dans la transition énergétique ». Autrement dit, Solagro a calculé dans ses projections la sortie de terre de quelque 10 000 méthaniseurs agricoles d’ici au milieu du XXIe siècle. La France n’en compte pourtant qu’environ 250 aujourd’hui.

Une méthanisation de plus en plus végétale

Pour justifier ce chiffre, Solagro table sur une dynamique en dehors des régions d’élevage. Les méthaniseurs seront « de moins en moins alimentés par des effluents d’élevage, écrit l’entreprise, et de plus en plus par des déchets et des résidus végétaux, des récoltes d’engrais verts, des algues… tous substrats qui n’entrent pas en concurrence avec les cultures alimentaires ».

 

En un peu plus de 30 ans, le biogaz deviendrait issu à 80 % de la valorisation de matières végétales. En effet, dans l’étude prospective de Solagro, cette évolution sera le résultat de la réduction de la taille des élevages français, due à l’évolution des régimes alimentaires. L’orientation de notre agriculture vers l’agroécologie et la mise en place de nouvelles pratiques comme la couverture quasi permanente des sols serait aussi un facteur amenant à ce résultat.

Projets collectifs de proximité

Conséquence de l’origine agricole de la mobilisation de ces ressources, « les agriculteurs sont appelés à jouer un rôle majeur dans la transition énergétique », explique Solagro. Et le spécialiste de la méthanisation de conclure sur une ouverture vers de nouvelles perspectives d’activités pour les filières. Cela dans un cadre précis. En effet, le scénario de Solagro projette des projets collectifs de proximité, avec des périmètres d’approvisionnement réduits. Les petites exploitations seraient ainsi plus intégrées et les investissements et charges mutualisés.

Décentralisation

Ce scénario 2050 tient, entre autres projections, sur une valorisation majoritairement directe du biométhane par injection dans le réseau. À la condition toutefois que le réseau soit « reconfiguré, décentralisé », faisant office de « stockage et dont le maillage rapprochera zones de production et bassins de consommateurs ».

 

Autre condition, il faudra que l’interconnexion des réseaux d’électricité et de gaz soit aussi possible, notamment grâce aux nouvelles technologies dites du « power-to-gas », c’est-à-dire de la conversion de l’électricité en gaz. Cela permettrait d’introduire plus de souplesse pour réguler l’offre et la demande. Encore faudra-t-il que, d’ici-là, Enedis (ex-ERDF), RTE, GRTgaz, TIGF, GRDF… C’est-à-dire l’ensemble des gestionnaires de réseaux sur le pays, jouent le jeu.

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